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Projet : Territoire social et déconnexion des ressources naturelles, vers la political ecology de la modernisation minière en RDC

Le présent projet mobilise l’approche de la political ecology pour questionner les effets pervers de la globalisation néo-libérale observés dans le processus de réformes minières en République Démocratique du Congo (RDC). Il utilise les concepts critiques de territoire social et de modernité insécurisée pour penser les effets pervers de cette réforme en questionnant le processus par lequel ces effets pervers deviennent possibles : la déconnexion des ressources naturelles sur le territoire. Il s’agit de mettre à nu une stratégie de commodification de la nature qui procède par une déterritorialisation se manifestant par le morcellement de la nature et produisant de la paupérisation des populations locales en RDC.

Le projet part de trois constats majeurs : (a) Tout d’abord, les ressources naturelles se situent dans un contexte territorial où elles sont en relation entre elles via les activités humains – la destruction de l’une pouvant entrainer celle de l’autre. (b) Ensuite, les discours (savoirs, politiques, institutions) qui définissent les modalités d’usage de ces ressources les déconnectent de cette écologie – laquelle permet de comprendre les vivants dans leur milieu et les interactions entre eux. (c) Enfin, un tel discours, inscrit dans la théorie de la modernisation (néo-libérale), rend possible le fait que ces ressources ne profitent pas au plus pauvres.

A partir des cas d’étude à l’est de la RDC, ce projet poursuit cinq principaux objectifs. Il s’agira de démontrer (a) la connexion qui lie les ressources naturelles sur un territoire donné ; (b) leur déconnexion dans les discours et les pratiques de l’État, des entreprises et des particuliers ; (c) les conséquences néfastes de cette déconnexion sur la préservation et la durabilité de ces ressources et sur la qualité de vie des gens ; (d) démontrer comment cette déconnexion peut être attribuée au discours de la modernisation via les pratiques capitalistes – au sein de l’État, des entreprises et des particuliers et enfin (e) réfléchir sur les possibilités de penser ensemble la modernisation et la sécurisation dans une perspective de changement social.

Collaborent dans cette recherche : Prof. Emery Mudinga, Prof. Janvier Kilosho et Dr. Anuarite Bashizi