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Projet : Accès de femmes à la terre au Sud-Kivu, au-delà des discours extrémistes

De nombreuses études des milieux universitaires et activiste soutiennent qu’il existe une exclusion systématique des femmes à l’accès aux droits fonciers. Ces études vont plus loin en montrant que cette exclusion au foncier se situe dans un grand ensemble des pratiques discriminatoires dont font l’objet les femmes dans les sociétés africaines. Tout en reconnaissant la part de la domination culturelle dans la construction des inégalités dans les sociétés africaines, le présent projet part de la critique qu’une telle prise de position pose plusieurs problèmes dont deux principaux : l’homogénéisation des pratiques des sociétés africaines à l’égard de la femme et la simplification du concept d’accès. Il soutient ainsi que le paradigme discriminatoire avancé dans le courant dominant est simplificateur et égarant (misleading).  Ce paradigme souffre d’une lecture activiste homogénéisant des pratiques sociales africaines d’une part. D’autre part, il peine à interpréter les subtilités culturelles qui fondent le rapport de genre dans l’accès et le contrôle des ressources naturelles en Afrique en se limitant dans une sorte de « thèse du complot culturel » contre la femme. A partir d’études de cas illustrant des pratiques quotidiennes et historiques d’accès de la femme à la terre au Sud Kivu, le présent article prend le contre-pied du paradigme discriminatoire radical et se propose d’en démontrer les limites. Ce projet si situe dans le sillage des études des sociologues, anthropologues et politistes du foncier et mobilisera le concept d’accès développé particulièrement par Jesse C. Ribot (2003). Cet auteur définit l’accès comme la capacité de bénéficier des choses (Ribot, 2003). Tenant compte de cette conception, le projet montre d’une part que l’identification et la prise en compte des formes quotidiennes d’accès des femmes à la terre permettrait l’émergence d’un changement de paradigme sur la discrimination de genre dans le foncier popularisé par le discours dominant. D’autre part, il montre qu’en s’inscrivant dans le discours propriétariste occidentalo-centré, il réduit des logiques politiques profondes des sociétés consacrant le rôle des uns et des autres sur les ressources naturelles à une simple logique d’exclusion-discrimination qui ne permet pas de faire une lecture décentrée.

Collaborent dans cette recherche les chercheurs suivants :

  1. Prof. Emery Mudinga, 2.Plamedie Bikungu, 3.Patient Polepole